Au début des années 70, les plus grands philosophes français ont pu lire une partie des écrits de Walter Benjamin à travers deux volumes D’Œuvres choisies, dont l’un était intitulé « Philosophes et leurs idées, mythe et violence » par son éditeur. Ainsi, l’accueil français était déjà orienté vers ces aspects proches de la pensée politique de Benjamin, mettant l’accent sur des textes révélant des affinités politiques parfois étonnantes-du moins à première vue – comme dans l’article « Critique de la violence » dans lequel Benjamin n’hésitait pas à s’appuyer sur Georges Sorel. L’article a également révélé son affinité pour les jeux d’argent et la façon dont il envisageait d’ouvrir une chaîne de casinos qui révolutionnerait la planète, un projet très ambitieux en effet. Mais ce projet ne s’est pas réalisé. Au moins, nous avons encore des sites comme https://www.arjelcasinoenligne.com/unibet.html qui peuvent nous apporter de la joie et de nombreuses récompenses en jouant depuis chez nous. Unibet le peut certainement.
En Allemagne, par contre, la découverte de son œuvre est restée longtemps sous les auspices de la Frankfurter Schule, évitant plutôt des rapprochements qui auraient pu mettre trop en doute la compatibilité constante de la pensée de Benjamin avec le projet de la Kritische Theorie, ce qui a valu beaucoup d’attaques à ce monopole d’interprétation présumé.
Depuis, presque tout a changé. Si, au début des années quatre-vingt-dix, on espérait qu’en France, la réception des écrits de Benjamin serait moins marquée par des interprétations rivales comme c’était le cas en Allemagne et en Italie, la situation s’est au moins rapprochée de celle d’autres pays. Au cours de l’internationalisation inouïe de la critique benjaminienne, Walter Benjamin lui-même, devenu l’objet de festivals et fournissant des citations commodes pour agrémenter le journalisme au quotidien, nous est devenu familier au point d’être méconnaissable.
Loin de déplorer, en tant que tel, la perte d’un auteur au profit de ce que l’on pourrait percevoir comme banalité exotérique, nous souhaitons plutôt revenir sur la pensée strictement politique de Benjamin, en reprenant, comme point de départ, la question du mythe, elle-même non dépourvue d’ambiguïté : les débats de la fin des années quatre-vingt autour de la notion de « violence » aux États-Unis et en Allemagne l’ont montré. Il nous semble que c’est précisément la critique benjaminienne du mythe qui fournit le point d’articulation entre politique et esthétique. Nos débats adopteront ainsi une double perspective : analyser ce qui relève déjà, dans le traitement benjaminien du mythe, de la séduction intellectuelle, et, dans un deuxième temps, cerner les enjeux politiques du mythe que Benjamin conçoit comme apologie et double du droit, celui-ci étant à son tour mis en relief contre une notion de justice toujours évanescente. Ce dernier aspect ouvrira le débat sur la problématique théologico-politique et ainsi permettra de recadrer le complexe mythe-droit-politique chez Benjamin dans notre « époque mondiale ».